Situé à 280 km au sud d’aAssouan, le
site se compose de deux temples souterrains édifiés sous le règne de
Ramsès II. Les temples furent finalement déplacés pierre par pierre
et reconstruits à l‘emplacement actuel. Quatre colosses, chacun de 20
mètres de haut, y sont adossés représentant le Pharaon Ramsès II. Le
temple d’aHathor, appelé Ie petit temple, se trouve une courte distance
au nord du grand temple. Les intervalles entre les contreforts servent
de niches à six colosses do 10 mètres de haut taillés dans le roc. Un
des sites les plus extrêmes du monde. C’aest vrai que chez Baron &
Baron, nous aimons les superlatifs et l’éemphase, mais, dans le cas de
ce lieu, rien n’aest exagéré. Et pourtant, le site en lui-même n’aest
pas si grand que ça. Il est même de dimensions modestes face aux
Pyramides de Gizeh ou au Temple de Karnak - véritable ville dans la
ville. Et pourtant, Abou Simbel incarne, par excellence, le
colossal. Les deux temples ont été bâtis par Ramsès II – le grand – à
l’éextrémité méridionale de l’éEmpire [270 km au sud d’aAssouan, dernière
ville d’aÉgypte] au cœur de la Nubie, pays lointain et étrange. Il
suffit de voir l’éemplacement d’aAbou Simbel sur une carte géographique
pour s’aen rendre compte. Ramsès II a voulu marquer l’éespace par sa
puissance, et, par ce geste, les limites de son territoire. Taillés
dans une falaise de grès rose, les temples d’aAbou Simbel sont
construits sur la rive gauche du Nil, celle qui est réservée au monde
de l’éau-delà. Ce n’aest pas pour autant un vrai temple funéraire – ou
temple de million d’aannées – comme l’éest le Ramesseum situé au cœur de
la Nécropole thébaine. Les temples d’aAbou Simbel sont un des plus
grands projets de glorification personnelle, voire, de déification,
jamais réalisés
Le Temple
de Ramsès II,ainsi que
celui d'Hathor devait être englouti par les eaux du Nil lors de la
mise en service du haut barrage sur le Nil. A l'initiative de
l'Unesco, ils seront démontés à partir de 1965, et reconstruits à
l'identique au sommet de l'éperon de la chaîne Libyque qui surplombe
le fleuve à cet endroit.
Les ingénieurs français, allemands, italiens, suédois et égyptiens
devront.
- protéger les lieux des crues du Nil par une digue provisoire de plus
de 350 mètres.
- décoiffer les temples, sans utiliser d'explosifs, des 310.000 tonnes
de roches des collines qui les surplombaient,
- les découper en 1000 blocs de 10 à 30 tonnes qui seront stockés le
temps nécessaire à la construction du nouvel emplacement,
- les reloger dans des superstructures en béton habillées de grès, 65
mètres plus haut, en respectant leurs orientations primitives et en
masquant les cicatrices de la montagne.
Le budget des travaux, qui prendront fin en 1968, s'élèvera à 42
millions de dollars.
Un explorateur suisse du nom de John Lewis Burckhardt découvrira Abou
Simbel, alors ensablé, en 1813. Le site archéologique sera peint par
David Roberts, qui visitera les lieux 25 ans plus tard.
Le
Grand Temple, ou temple de Ramsès II,
est le plus célèbre. Sa remarquable façade est composée de 4 effigies
colossales (20 m de haut) du pharaon assis. L’aimage est unique. Ceux
qui l’éont vue en arrivant à Abou Simbel en bateau, ou en quittant, à
l’éaube, l’éauront gravée dans leur mémoire. Ramsès s’aest inspiré du
temple funéraire d’aAménophis III gardé par les célèbres Colosses de
Memnon (1). Il a on ne peut plus clair. Dans tous les registres, dans
toutes les représentations, Ramsès est assimilé aux dieux. Ramsès est
dieu. Et le miracle est là. Le temple est orienté face au soleil
levant. Ce qui explique qu’ail a été construit sur la rive occidentale.
Tous les matins, il est baigné par la lumière, et, deux jours par an,
le 20 février et le 20 octobre, la lumière du soleil pénètre à
l’éintérieur du temple, jusqu’aau sanctuaire, caressant les figures des
gardiens de la barque. Ou plutôt, 3 des 4 figures. Celle de Ptah,
gardien des ténèbres, à l’éextrême gauche, demeure dans l’éobscurité. Il
n’aen faut pas plus pour s’aextasier.